Taux de crédit immobilier : L'immobilier résiste à l'instabilité politique
La censure votée, suivie de la démission du gouvernement, a provoqué des interrogations sur l’avenir économique, notamment dans le secteur immobilier. Pourtant, si certains craignent une hausse des taux de crédit immobilier liée à l’instabilité politique, plusieurs facteurs laissent penser que ces taux resteront globalement stables dans les mois à venir.
Une instabilité politique, mais une influence limitée sur les taux de crédit
Historiquement, les taux de crédit immobilier sont davantage influencés par les décisions de la Banque Centrale Européenne (BCE) que par la situation politique interne. La récente dissolution en juin dernier et les élections législatives anticipées n’avaient pas entraîné de hausse notable des taux d’emprunt. De ce fait, les événements récents, bien que préoccupants, ne devraient pas avoir d’impact majeur sur les conditions d’emprunt.
En outre, les marchés financiers réagissent à des paramètres globaux, comme les perspectives économiques européennes ou les niveaux d’inflation, plutôt qu’à des crises politiques nationales isolées. Ainsi, l’impact de la chute du gouvernement sur les taux d’intérêt semble limité, selon les experts.
Une tendance actuelle à la baisse des taux
Début décembre, les taux de crédit immobilier ont amorcé une légère baisse, tombant sous la barre symbolique des 3 % sur 20 ans pour les dossiers les plus solides. Cette tendance à la baisse permet à de nombreux emprunteurs de réduire significativement leurs mensualités.
Prenons l’exemple d’un prêt de 250 000 euros sur 25 ans : avec un taux moyen actuel de 3,35 %, la mensualité s’élève à 1 230 euros, contre 1 425 euros il y a un an, lorsque les taux étaient autour de 4,75 %. Pour un emprunt de 400 000 euros, la mensualité atteint aujourd’hui 1 970 euros, contre 2 280 euros en décembre 2023. Ces écarts, qui atteignent parfois plusieurs centaines d’euros par mois, offrent une bouffée d’air aux nouveaux acquéreurs.
Une concurrence bancaire favorable aux emprunteurs
Malgré les incertitudes économiques, les banques continuent de prêter activement. Elles cherchent à remplir leurs objectifs commerciaux, ce qui pousse certaines à proposer des taux compétitifs pour attirer de nouveaux clients. Cette dynamique crée une situation favorable aux emprunteurs, qui peuvent bénéficier de conditions d’emprunt avantageuses.
Cependant, l’afflux d’acheteurs, attirés par ces taux réduits, limite les marges de négociation sur les prix des biens immobiliers. En conséquence, les transactions se déroulent dans un marché où les vendeurs ont l’avantage, mais où les conditions de financement restent intéressantes pour les acquéreurs.
Quelles perspectives pour les mois à venir ?
Bien que l’avenir politique reste incertain, les taux de crédit immobilier devraient rester stables à court terme, sauf en cas de décision majeure de la BCE. Pour Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis Courtage, « les banques continuent de prêter activement, et les emprunteurs bénéficient d’une concurrence accrue entre établissements, ce qui stabilise les taux ».
Avec des taux qui oscillent actuellement entre 3 % et 3,5 % en moyenne, le marché immobilier conserve une dynamique positive. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact des décisions politiques sur le secteur. Mais pour l’instant, la situation reste sous contrôle, offrant aux emprunteurs une fenêtre d’opportunité pour financer leurs projets dans des conditions avantageuses.